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Réduction des fonds publics : quelles solutions pour financer la formation en 2025 ?

Introduction

Réduction des fonds publics : quelles solutions pour financer la formation en 2025 ?

L’année 2024 s’est clôturée sur fond de tensions politiques, alimentées par les restrictions budgétaires annoncées dues à l’aggravation des déficits publics.

Au-delà des enjeux institutionnels, les conséquences se font déjà sentir sur les secteurs dépendants des financements publics. C’est notamment le cas de la formation professionnelle, dont de nombreux dispositifs reposent sur des crédits budgétaires annuels.

Pour les entreprises, cette situation crée un flou opérationnel. Nombre d’entre elles avaient intégré, dans leurs prévisions 2025, des dispositifs d’aide à la formation ou bien encore à l’embauche de profils en alternance. Le report ou la suspension de ces financements a dû contraindre les entreprises à revoir leur stratégie RH, voir à différer des projets de montée en compétences.

Particulièrement exposées, les PME, déjà fragilisées par le contexte économique, risquent de se retrouver privées temporairement de leviers essentiels pour accompagner la transformation des métiers ou faire face aux mutations sectorielles.

Face à la réduction de certaines aides publiques et à l’augmentation des contributions des entreprises, comment optimiser les financements pour former efficacement ses équipes ?

Les mécanismes du financement de la formation professionnelle

La formation professionnelle en France repose sur un modèle hybride, mêlant contributions obligatoires des entreprises et financements publics.

En 2025, les entreprises restent les premières contributrices de la formation qui est collectée via la Contribution Unique à la Formation Professionnelle et à l’Alternance (CUFPA).

Depuis le 1er janvier 2022, la contribution est répartie en deux temps :

La part principale (87 %) est versée mensuellement à l’URSSAF, en même temps que la contribution unique à la formation professionnelle et à l’alternance. Elle sert notamment à financer les contrats d’apprentissage.

Le solde (13 %) fait l’objet d’une déclaration annuelle depuis 2023, effectuée via la Déclaration Sociale Nominative (DSN) d’avril, pour un paiement exigible en mai.

Cette somme est dédiée au financement des formations technologiques et professionnelles (hors apprentissage) ainsi qu’à l’insertion professionnelle

Les entreprises de 250 salariés et plus ayant un nombre insuffisant d’apprentis dans leurs effectifs sont assujetties à la Contribution Supplémentaire à l’Apprentissage (CSA). Celle-ci doit être déclarée et versée à l’URSSAF via la DSN de mars.

Alors, quels sont les outils à disposition pour 2025, et comment les actionner concrètement ?

Les dispositifs clés en 2025

Il existe plusieurs dispositifs pour soutenir vos recrutements. Voici les principaux qu’ AD Consultem vous aide à décrocher.

1- Le Fonds Social Européen + (FSE +) : Un levier essentiel du financement de la formation professionnelle des entreprises

Le Fonds Social Européen Plus (FSE+) est l’un des principaux instruments financiers de l’Union Européenne destiné à soutenir l’emploi et l’insertion professionnelle. Il a un objectif clair : accompagner les entreprises dans la formation de leurs salariés et répondre aux défis liés à la transition verte et numérique. Le dispositif concerne toutes tailles d’entreprise et l’ensemble des salariés.

Qu’est-ce-que le FSE+ ? 

Le FSE+ est la nouvelle version du Fonds Social Européen. Il a pour vocation de soutenir les entreprises dans leurs initiatives visant à favoriser l’emploi et la formation.

Le FSE+ s’inscrit dans une démarche d’accompagnement de la transition vers des emplois plus durables et compétitifs, en soutenant des projets de formation qui favorisent l’insertion professionnelle et l’amélioration des compétences des salariés.

Quels types de projets peuvent être financés ?

Le FSE+ finance une large gamme de projets visant à développer les compétences des travailleurs et à soutenir leur employabilité. Parmi les actions éligibles, on retrouve :

– La formation professionnelle des salariés : Cela inclut des formations techniques, transversales, ou encore des programmes de reconversion professionnelle pour les salariés dont les compétences sont amenées à évoluer.

– Les actions de transition professionnelle : Destinées aux travailleurs confrontés à des mutations professionnelles. Ces actions permettent de leur offrir des opportunités pour se reconvertir ou évoluer dans de nouveaux secteurs.

– Les programmes d’insertion professionnelle : En particulier pour les jeunes, les chômeurs de longue durée, et les personnes en situation de handicap, le FSE+ finance des actions visant à leur faciliter l’accès à un emploi durable.

Combien peut-on obtenir grâce au FSE+ ?

Le financement du FSE+ varie en fonction de la nature et de l’envergure du projet. En règle générale, le fonds peut couvrir entre 50% des coûts de formation, ce qui implique pour l’entreprise un reste à charge de 50% qui ne peut pas être pris sur le plan de développement des compétences. Le montant maximal s’élève à 500.000 €

Les avantages du FSE+ pour les entreprises

Le FSE+ présente de nombreux avantages pour les entreprises, en particulier les TPE et PME, souvent les plus fragilisées par les coûts liés à la formation :

  • Un soutien financier conséquent : Le FSE+ permet de réduire les coûts de formation, en finançant une partie importante des dépenses liées aux actions de formation et d’accompagnement.
  • Un levier pour la compétitivité : En offrant à vos salariés des formations adaptées aux enjeux de demain (transition numérique et écologique, développement des compétences transversales), vous améliorez leur productivité et la compétitivité de votre entreprise.
  • Un outil pour accompagner la transformation : Les financements du FSE+ sont particulièrement utiles pour accompagner les transformations organisationnelles, technologiques et sectorielles, et favoriser ainsi une meilleure adaptation des équipes aux nouveaux enjeux.

2- Les financements des actions de formation par le biais de France Travail

Les dispositifs de financement de la formation proposés par France Travail représentent une occasion unique pour les entreprises de financer la montée en compétences de leurs futurs collaborateurs tout en bénéficiant d’avantages financiers notables.

Parmi ces dispositifs, on trouve la Préparation Opérationnelle à l’Emploi (POEI/ POEC), et la Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel (PMSMP) :

A. La Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle (POEI) : Un atout pour le recrutement.

Qu’est-ce que la POEI ?

La POEI est un dispositif qui permet à une entreprise de financer la formation d’un demandeur d’emploi avant son embauche, dans le but de le rendre opérationnel sur le poste à pourvoir. Ce financement est pris en charge par France Travail, et permet de réduire les risques liés à un recrutement, en assurant que le candidat dispose des compétences nécessaires à la mission

Pourquoi les entreprises y ont-elles recours ?

Pour les DRH et responsables formation, la POEI est un véritable levier pour sécuriser les recrutements, en particulier pour des postes où des compétences spécifiques sont requises. Ce dispositif permet de :

  • Réduire les coûts de formation interne, en mobilisant des fonds publics et ce avant leur intégration dans l’entreprise.
  • Sécuriser le recrutement : le salarié devient opérationnel dès son premier jour de travail, ce qui minimise le temps d’adaptation et améliore la productivité dès l’embauche.
  • Optimiser les coûts salariaux : la prise en charge par France Travail de la formation avant l’embauche réduit les dépenses liées à l’intégration de nouveaux collaborateurs.

B. La Préparation Opérationnelle à l’Emploi Collective (POEC) : Solution collective pour un recrutement en masse

La POEC est un dispositif qui permet à plusieurs demandeurs d’emploi de suivre une formation collective, financée par France Travail, avant de rejoindre une entreprise qui a des besoins de recrutement dans un domaine spécifique. Cela est particulièrement intéressant pour les entreprises qui doivent recruter plusieurs personnes pour des postes similaires dans un secteur particulier.

C. La Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel (PMSMP) : L’immersion pour une adaptation optimale

Qu’est-ce que la PMSMP ?

La PMSMP permet à une entreprise d’accueillir un demandeur d’emploi pour une période d’immersion dans son environnement de travail, sans obligation de contrat à la fin de cette période. L’objectif est de permettre au candidat de se familiariser avec les tâches du poste et à l’entreprise de juger de la compatibilité entre le profil du candidat et les exigences du poste.

Pourquoi les entreprises y ont-elles recours ?

Pour les DRH, la PMSMP est un outil stratégique qui permet de :

  • Tester la compatibilité du candidat avec l’entreprise avant une prise de décision finale.
  • Réduire les risques d’un mauvais recrutement, en permettant une évaluation en conditions réelles.
  • Bénéficier d’un financement pour l’accueil du demandeur d’emploi pendant sa période d’immersion, ce qui allège le coût de l’intégration.

3- L’apprentissage : Un levier non-negligeable pour former ses futurs collaborateur

Le gouvernement a décidé de poursuivre son soutien aux entreprises, bien que les conditions d’aide aient été ajustées

Le montant de l’aide à l’embauche d’un apprenti est modifié pour les contrats conclus à compter du 24 février 2025 (décret du 22 février 2025).

montant des aides à l'alternance 2025

montant des aides à l’alternance 2025

 

– 6 000 euros pour le recrutement d’apprentis en situation de handicap, quelle que soit la taille de l’entreprise (cumulables avec les autres aides spécifiques détaillées plus bas dans cet article),
– 5 000 euros pour les entreprises de moins de 250 salariés,
– 2 000 euros pour les entreprises de 250 salariés et plus.

Elle est versée pour la première année d’exécution du contrat seulement. Afin de pouvoir en bénéficier, les entreprises d’au moins 250 salariés doivent justifier d’un quota d’alternants par rapport à leur effectif, soit 5% ou 3% s’il y a eu une progression de 10% par rapport à l’année précédente.

Adaptation et proactivité : Une stratégie gagnante pour les DRH

En 2025, le financement de la formation professionnelle exige une approche proactive.

La baisse des aides publiques impose aux services RH de jongler entre fonds propres, fonds publics.

Cependant, ces contraintes peuvent devenir une opportunité : en ciblant les dispositifs prioritaires (transition écologique, numérique), les entreprises s’alignent sur les attentes sociétales tout en renforçant leur compétitivité.

En 2025, le financement de la formation professionnelle impose une stratégie ciblée afin de transformer les contraintes en leviers de performance.

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