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Baisse des aides pour le recrutement d’alternants

La réduction des aides pour le recrutement en alternance en 2025 : un frein pour les entreprises 

La nouvelle ministre du Travail et de l’Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet vient d’officialiser  le 30 décembre 2024 la réduction des aides à l’apprentissage pour les entreprises en 2025. (Un coup de rabot annoncé précédemment par l’ancien Premier ministre Michel Barnier)

1. Les aides initiales pour le recrutement en alternance : un soutien massif à l’emploi

Depuis la crise sanitaire de 2020, le gouvernement avait instauré des aides conséquentes pour encourager les entreprises à recruter des alternants. Ces aides avaient été mises en place pour soutenir la formation des jeunes, tout en réduisant les coûts des employeurs.

Le système avait ainsi permis à de nombreuses entreprises, notamment les petites et moyennes, de recruter des alternants en bénéficiant d’une aide de 6 000 euros pour chaque embauche, et ce, quelle que soit la taille de l’entreprise.

Cette initiative a permis à de nombreux étudiants de compléter leur formation par une expérience concrète sur le terrain.

2. La réduction des aides alternance en 2025 : de 6 000 € à 5 000 € pour les PME et 2 000 € pour les grandes entreprises

A partir de 2025, une révision des aides a été décidée par le ministère du Travail. Le montant de l’aide pour l’embauche d’un alternant sera désormais réduit, et ce, de manière significative :

  • 5 000 euros : pour les PME de moins de 250 salariés, soit une baisse de 1 000 euros par rapport à l’aide actuelle.
  • 2 000 euros : pour les entreprises de plus de 250 salariés, une réduction drastique par rapport à l’aide de 6 000 euros de 2024.

Cette baisse des aides alternance a pour objectif de réaliser des économies d’1,2 milliard d’euros pour l’État en 2025.

Si l’aide reste en place pour chaque contrat d’apprentissage, elle devient moins attractive pour les employeurs, en particulier ceux qui recrutent sur de grands volumes.

Une exception notable à cette réduction concerne l’aide à l’embauche d’alternants en situation de handicap. Le gouvernement a décidé de maintenir le montant de l’aide à 6 000 euros pour ce public, et ce, quel que soit la taille de l’entreprise.

Cette mesure vise à renforcer l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le marché du travail et à encourager les entreprises à recruter dans ce cadre spécifique.

4. Les conséquences pour les PME et les grandes entreprises

La baisse des aides à l’alternance risque d’avoir un impact particulièrement négatif sur les PME & TPE. En effet, pour ces entreprises, une réduction de 1 000 euros par alternant embauché représente une diminution significative des subventions disponibles. Cette baisse pourrait dissuader certaines PME de recruter des alternants, réduisant ainsi les opportunités d’insertion pour les jeunes.

De plus, les PME ont moins de flexibilité financière pour absorber les coûts de recrutement sans le soutien de l’État. Le changement pourrait entraîner un ralentissement de l’embauche d’alternants dans ces structures, affectant à la fois la formation professionnelle et l’emploi des jeunes.

Les grandes entreprises, quant à elles, voient leur aide réduite à 2 000 euros. Si ce montant reste une aide appréciable, il est largement inférieur à celui accordé aux petites entreprises. Cela pourrait également entraîner une diminution du nombre de contrats d’alternance dans les grandes structures.

5. Les conséquences pour les étudiants voulant faire de l’alternance ?

La baisse des aides pour le recrutement en alternance entraînera des conséquences pour les étudiants à la recherche d’une alternance. En effet, cette réduction des subventions pourrait inciter les entreprises, notamment les PME, à ralentir ou à renoncer à leurs recrutements d’alternants, réduisant ainsi le nombre de postes disponibles.

Pour les étudiants, cela signifie moins d’opportunités d’acquérir une expérience professionnelle tout en poursuivant leurs études, ce qui pourrait freiner leur insertion sur le marché du travail.

Cette situation pourrait particulièrement pénaliser les jeunes issus de formations professionnelles, qui dépendent largement de l’alternance pour développer leurs compétences et améliorer leur employabilité.

6. Conclusion

Selon Astrid Panosyan-Bouvet : « Par cette décision nous poursuivons la valorisation de cette voie d’excellence qui favorise l’insertion professionnelle des jeunes. Nous permettons également aux entreprises de bénéficier des compétences indispensables à leur recrutement »

La baisse des aides alternance en 2025 marque donc un tournant dans la politique de soutien à l’apprentissage.

Si le gouvernement continue de favoriser l’alternance, le montant des aides à l’embauche a été considérablement réduit, ce qui pourrait limiter le nombre d’alternants recrutés, surtout dans les PME.

Toutefois, avec des aides spécifiques pour certains publics et des initiatives régionales, les entreprises peuvent encore trouver des solutions pour intégrer l’alternance dans leur stratégie de recrutement.

Nous serons fixés dans les prochains mois sur l’impact d’une telle politique.

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